Optimiser la croissance des veaux grâce à des marqueurs sanguins – PLM

Le bilan Nutrinetic, mis au point par le bureau d’étude belge, RumeXpert*, utilise des marqueurs sanguins pour identifier les freins à la croissance des veaux de 0 à 15 semaines grâce aux marqueurs sanguins.

Bilan Nutrinetic
Nutrinetic évalue les taux d’urée, de cholestérol et d’albumine dans le sang du veau de la naissance au sevrage. Des conclusions sont tirées à partir des différentes courbes

Dans le bilan Nutrinetic, quatre marqueurs sanguins sont analysés dans le sang de veaux de 0 à 15 semaines : l’albumine, le cholestérol, l’urée et le BHB (ß-hydroxybutyrate).

Avec ces éléments, les vétérinaires peuvent analyser le plan alimentaire, lait et aliments secs. Et en tirer des enseignements, sur les quantités ingérées et sur la qualité des aliments. « C’est le même principe qu’un contrôle laitier » précise Léonard Theron, vétérinaire chez RumeXpert.

En pratique, le vétérinaire effectue des prélèvements sanguins à cinq veaux en bonne santé de différentes tranches d’âge :

  • 0-3 semaines,
  • 3-6 semaines,
  • 6-9 semaines,
  • 9-12 semaines,
  • 12-15 semaines.

Il est impératif que les veaux prélevés soient en bonne santé pour ne pas fausser les résultats. Le sang des veaux du même groupe est mélangé avant analyse. Il reste donc cinq analyses de sang à faire. Compter au total 50 € à 75 €, pour les analyses, prestation du vétérinaire en plus.

A réception des résultats, le vétérinaire remet un rapport avec l’interprétation du bilan complet des quatre marqueurs sanguins :

L’albumine représente la plus grosse protéine du sang. Elle est synthétisée par le foie. Si le veau ne reçoit pas assez de protéines, il ne pourra pas fabriquer assez d’albumine. « On a remarqué que les veaux qui recevaient 2 litres matin/soir fabriquaient seulement un quart de l’albumine nécessaire pour leur croissance » précise Léonard Théron.

L’urée permet de savoir si le veau valorise correctement la protéine ingérée. Comme chez les vaches laitières, présente en trop grande quantité dans le sang, l’urée peut poser problème. Par exemple, si les veaux reçoivent trop de protéines. Le foie n’est pas capable de tout synthétiser et produit de l’urée. Il faut bien comprendre que l’urée excédentaire se retrouve dans les matières fécales, dans l’urine, mais aussi dans les poumons. « Plus vous avez de l’urée dans le sang d’un veau, plus il y aura d’urée dans les poumons. Et l’urée est un super facteur de multiplication pour certaines bactéries dans les poumons » insiste le vétérinaire.

Chez le veau, on retrouve du BHB en toute petite quantité. Le veau en produit quand le rumen commence à fonctionner. L’augmentation des teneurs en BHB permet de s’assurer que le rumen est opérationnel. Au sevrage, le veau doit être au minimum à 200 mg/dl de BHB.

Le cholestérol est un marqueur d’énergie. Quand le veau a suffisamment d’énergie, le taux de cholestérol monte. Après le sevrage, le veau est un ruminant, le cholestérol baisse pour tendre vers des valeurs de vaches. Par exemple, en cas d’excès d’énergie et d’un manque de protéine, le cholestérol sera trop haut, et l’albumine trop basse.

Kevin Deknudt

Les performances de l'Elvor HP BBB confirmées par le bilan Nutrinetic

Le bilan Nutrinetic a été utilisé en ferme en partenariat avec Elvor et Starmilk afin de valider les résultats d’une nouvelle poudre de lait. L’objectif de croissance annoncé était de 1 000 grammes de GMQ.

La particularité de la poudre Elvor HP BBB réside dans son équilibre au niveau du rapport matières grasses (16,5%) et protéines (27%). Des matières grasses d’origine animale pour une meilleure digestibilité (saindoux et matières grasses laitières) et également un peu d’huile de coprah. Cette poudre est composée aussi d’un taux élevé en protéine pour une meilleure croissance musculaire.

L’étude comparative a été réalisée sur 520 veaux Blanc Bleu Belge répartis en 6 groupes avec des programmes alimentaires différents. 600 pesées individuelles ont été effectuées comprenant les veaux et les mères. Comparé à une poudre de lait classique à 50 % de PDLE, dans le contexte de deux repas de 4 litres par jour, et d’un sevrage à 90 jours, le GMQ se trouve amélioré de 250 grammes/jour, pour un gain de poids au sevrage de 22,5 kg. L’essai est en cours sur des veaux holsteins.

Relation entre l'albumine de la mère et l'albumine du veau.

La première semaine, l’albumine présente dans le sang des veaux est corrélée à 60 % avec l’albumine des mères. Cela veut dire que quand on commence à donner du colostrum au veau, on a déjà raté une étape. Le travail commence déjà sur la ration alimentaire des prépa-vêlage. Les vétérinaires du cabinet RumeXpert conseillent de réaliser une prise de sang deux fois par an des vaches entre 0 à 3 semaines avant vêlage pour vérifier le taux d'albumine. « Un éleveur avait des vaches en manque de protéine, on a simplement rajouté 1,5 kg de soja/lin déjà présent sur la ferme » explique Léonard Théron.

*Une prise de sang d'albumine coûte 3 euros.

Source: Extrait de PLM n°506 Décembre 2018 & n°507 Janvier 2019

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